Interview d’Albert Cohen, conférencier invité à l’ICIAM 2023
Tous les quatre ans, l'International Council for Industrial and Applied Mathematics organise le Congrès international de mathématiques industrielles et appliquées (ICIAM) dans le domaine des mathématiques appliquées. Albert Cohen, professeur des universités au Laboratoire Jacques-Louis Lions (CNRS, Sorbonne Université, Université Paris-Cité), interviendra lors de l’édition 2023. Découvrez son interview.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis professeur en mathématiques au Laboratoire Jacques-Louis Lions de Sorbonne Université depuis 1995. Auparavant j’ai effectué une thèse sous la direction d’Yves Meyer et un postdoc en collaboration avec Ingrid Daubechies aux laboratoires Bell AT&T.
Quel est votre domaine de recherche ?
Mes recherches portent sur des problèmes d’approximation numérique au sens large, qu’il s’agisse de processus pour simuler les phénomènes physiques décrits par des équations, ou pour les reconstruire à l’aide de données/mesures. Une question qui m’a intéressé depuis une dizaine d’année est de comprendre comment contourner ce qu’on appelle la « malédiction de la dimensionalité » et qui fait référence à la croissance exponentielle de la complexité des calculs avec le nombre de variables entrant en jeu.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire des mathématiques ? Y a-t-il eu des rencontres décisives dans votre carrière, ou bien des résultats qui ont profondément marqué votre relation aux mathématiques ?
Puis la rencontre avec Yves Meyer dont les enseignements à l’école polytechnique puis en DEA m’ont captivé.
Qu’aimez-vous dans le métier de mathématicien ? Comment le décririez-vous à quelqu’un d’extérieur à la recherche ?
J’apprécie tout particulièrement la grande liberté que ce métier apporte, la possibilité qu’il offre de s’abstraire des tourments du quotidien. Et en même temps le fait qu’il soit finalement profondément humain car il formalise des intuitions que tout un chacun peut avoir, mais à l’aide d’un langage particulier et nécessitant une initiation.
Savez-vous déjà de quoi vous allez parler à l'ICIAM en août ? Qu’est-ce que ce congrès représente pour vous ?
Je pense parler des approches non-linéaires dans les processus de réduction de dimensionalité, motivées en particulier par des problèmes de simulation numérique rapide et des problème inverses. Les très grands congrès donnent un peu le tournis, mais c’est l'occasion de retrouver quelques collègues perdus de vue.