Interview de jeune chercheur : Amine Marrakchi

Quel est ton domaine de recherche ?

Mon domaine de recherche est initialement celui des algèbres de von Neumann. Ce sont des objets fascinants qui viennent de la physique quantique mais qui ont des liens profonds avec divers pans des mathématiques. Cela me permet donc de m’aventurer aussi dans d’autres domaines de recherche tels que la théorie ergodique ou la théorie des groupes.

Qu’as-tu fait avant d’entrer au CNRS ?

J’ai obtenu mon bac en Tunisie puis j’ai fait ma prépa au Lycée Louis-le-Grand pour entrer ensuite à l’ENS. Après ma thèse à l’université Paris-Sud, j’ai fait une année de Post-doc au Japon à l’université de Kyoto, avant de finalement rejoindre le CNRS.

Pourrais-tu nous parler de mathématiciennes ou mathématiciens qui t’ont marqué, influencé, ou que tu admires tout particulièrement (personnages historiques ou contemporains) ?

J’ai découvert l’histoire d’Évariste Galois à l’occasion du bicentenaire de sa naissance en 2011 et j’ai été profondément marqué par l’histoire de ce mathématicien exceptionnel, incompris de son vivant, révolutionnaire à la fois en science et en politique et mort en duel à l’âge de 20 ans. Son exemple montre que l’entêtement, l’audace et l’indépendance d’esprit sont des qualités essentielles pour un scientifique. Le choix de mon domaine de recherche a aussi été beaucoup influencé par la merveilleuse conférence qu’a donnée Alain Connes à l’institut Henri Poincaré en 2010.

Qu’est-ce qui t’a amené à faire des mathématiques ?

Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours voulu être un scientifique. Plus jeune, j’étais surtout passionné par l’astronomie et la physique. En comparaison, le monde mathématique, que je ne connaissais qu’à travers l’école, me paraissait assez pauvre et peu stimulant. C’est grâce à internet que j’ai découvert la véritable richesse des mathématiques et que c’est devenu ma passion.

Pourquoi le CNRS ?

Le CNRS est une institution unique en son genre. Je crois qu’il y a très peu d’endroits dans le monde où des jeunes chercheurs peuvent bénéficier d’autant de liberté pour mener à bien leurs recherches. C’est, à mon avis, quelque chose de très précieux.