Vie de l'Insmi #5 - Élise Janvresse, directrice adjointe scientifique de l'Insmi

Institutionnel

Élise Janvresse est Directrice adjointe administrative en charge de l'enseignement et de la diffusion et médiation scientifique. Elle nous raconte ses missions au sein de l'Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions (Insmi).

Comment êtes-vous arrivée à l’Insmi ?

Suite au départ d’Emmanuel RoyerChristophe Delaunay, en charge des unités d'appui, bibliothèques, sociétés savantes et de la parité, avait repris une partie de ses missions en février 2023. Christophe Besse m’a proposé de rejoindre l’Insmi en tant que Directrice Adjointe Scientifique  en charge de l'enseignement et de la diffusion et médiation scientifique. J'occupe ces fonctions depuis septembre dernier.

Tout au long de ma carrière, comme chargée de recherches au CNRS à l'université de Rouen puis professeure à l'université Picardie Jules Verne (UPJV) d'Amiens, j'ai toujours été impliquée dans des actions de diffusion des mathématiques. À l'UPJV, je fais partie, en plus de l'équipe Sympa, de l’équipe transversale Math grand public du LAMFA1  (UMR7352). J'ai aussi été directrice de l'IREM de Picardie et à ce titre ai travaillé avec les enseignantes et enseignants du secondaire. J'ai donc été ravie d'accepter cette charge, qui répond en particulier à une des missions du rôle national de l'Insmi : « soutenir les actions de diffusion des connaissances et des actions de communication et de promotion des mathématiques, notamment envers les jeunes et le grand public ». Ceci est d'autant plus important à l'heure où la diminution du nombre d'élèves choisissant la spécialité math au lycée est devenu très inquiétante pour l'avenir de notre discipline et l’irrigation de toute la filière scientifique.

Quelle est la posture de l'Insmi vis-à-vis de la médiation et diffusion scientifique ?

Le sondage de décembre dernier auprès des unités a confirmé que les mathématiciennes et mathématiciens s'engagent déjà dans la diffusion, à titre individuel ou à travers des associations (sociétés savantes, Animath, Maths.en.JEANS, Maths en scène, etc.). Nous souhaitons renforcer cette implication des membres des unités de l'Insmi dans la diffusion des mathématiques. Cela passe par une valorisation de ces actions, à la fois en termes de communication (ces actions ne sont parfois pas connues au sein même des laboratoires), mais aussi de reconnaissance : c'est pourquoi nous encourageons le comité national et le CNU à prendre en compte toutes les facettes du métier lors des évaluations et promotions. Les mentalités évoluent au sein de l'enseignement supérieur et de la recherche, il existe par exemple maintenant des chaires IUF de médiation scientifique, et le CNRS a remis la médaille de la médiation scientifique pour l’année 2023 à MAThs.en.JEANS, association dans laquelle plus de 160 chercheurs et chercheuses, enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses en maths sont impliqués chaque année. Lors des Assises des mathématiques, a été proposée la création d'un label "Maisons des Sciences Mathématiques", qui auront pour but de valoriser les maths et la recherche auprès du grand public, des scolaires, et aussi des entreprises.

L'Insmi soutient depuis longtemps des actions de diffusion sur l'ensemble du territoire via la Fondation Blaise Pascal, et a lancé début 2024 le premier appel à projets diffusion auprès des UMR et fédérations. Mais outre l'argent, l'un des principaux freins au développement de la diffusion est le manque de temps, les enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses ayant déjà, en plus de leur recherche, une charge lourde d'enseignement et de travail administratif. Il nous faut également structurer les forces. C'est le rôle du GdS AuDiMATH (dont les prochaines journées auront lieu début juin à Amiens), qui regroupe toutes les personnes intéressées par la médiation en maths, et permet un échange d’expériences et de compétences, ainsi que l’animation de projets nationaux, tel le site Images des maths, le projet VideoDiMath ou plus récemment le site Kit Maths. Ce site permet le partage d’activités et d'objets mathématiques, afin que les chercheurs et chercheuses puissent s'approprier des exposés et activités déjà testées ou reproduire du matériel.

En ce qui concerne les liens avec les enseignants et enseignantes du secondaire, une entente entre l'ADIREM et l’Insmi avait été signée en 2021 pour pérenniser leurs formations – inscrites au plan académique de formation – par des mathématiciennes et mathématiciens des unités de mathématiques du CNRS. Il s'agit maintenant de renforcer les liens avec les enseignants du secondaire via les IREM mais aussi l'APMEP, ainsi qu'avec les inspecteurs de maths en région et l'inspection générale de l'éducation, su sport et de la recherche.

Qu’est-ce que vous appréciez dans votre mission ?

Ma mission me plaît beaucoup par la richesse des différentes rencontres et les échanges avec des personnes enthousiastes à l'idée de transmettre leur passion des mathématiques. Le soutien de l'équipe communication, et plus généralement de l’équipe administrative de l'Insmi, est remarquable.

De plus, si chaque membre de l’équipe de direction a un périmètre d’action bien défini, la plupart des sujets sont traités en collaboration et les discussions/arbitrages au sein de l'Insmi restent très collégiales. Ce mode d'organisation me permet d'avoir une vue globale de la recherche en mathématiques au niveau national.

  • 1CNRS/Université Picardie Jules Verne