Interview de David Lafontaine, chargé de recherche au CNRS

 

Mon domaine est celui des équations aux dérivées partielles. Plus précisément, j'étudie des équations d'onde provenant de la physique, qui décrivent la propagation d'ondes sonores ou lumineuses, ou encore de nombreux phénomènes physiques non-linéaires comme ceux rencontrés dans les fibres optiques ou les condensats de Bose-Einstein. Je suis particulièrement intéressé par la relation entre le comportement d'une onde, comme ses propriétés de décroissance ou son asymptotique en temps long, et la géométrie du milieu dans lequel elle évolue. Ce comportement est naturellement relié à la dynamique des rayons de l'optique géométrique : comprendre et quantifier cette relation fait partie des grands défis de mon domaine de recherche.

 

 

Après une classe préparatoire et des études de mathématiques à l'ENS Cachan, j'ai préparé ma thèse à Nice sur des aspects théoriques de la propagation des ondes. J'ai ensuite effectué un post-doctorat à Bath, au Royaume-Uni, pendant lequel j'ai appliqué les outils théoriques que j'avais abordés pendant ma thèse à la résolution de problèmes provenant de l'analyse numérique. Ce parcours m'a montré en pratique combien l'interaction entre différents domaines des mathématiques peut s'avérer intéressante, et aujourd'hui au CNRS, je compte rester curieux et ouvert aux domaines qui me sont voisins.

 

 

Tout d'abord une volonté de comprendre le monde qui nous entoure, qui m'a dans un premier temps naturellement conduit vers la physique. Puis la rigueur mathématique m'a séduit... j'ai notamment vite été fasciné par la créativité qu'un tel cadre rigoureux permet.

 

 

J'ai eu la chance de grandir avec un père mathématicien (Jacques Lafontaine, 1944 - 2020), qui m'a montré très tôt les joies que cette discipline peut procurer ; je voudrais ici lui rendre hommage. Il a été, avec ensuite mes professeurs de classe préparatoire puis d'Université ainsi que mon directeur de thèse, mon premier passeur de mathématiques. Ce sont eux, et ceux avec qui j'ai eu la chance de travailler, qui, plus que les héros du passé, sont les mathématiciens qui m'ont le plus influencé.

 

 

Pour la grande liberté qui nous est accordée dans notre pratique de la recherche.